mercredi 1 octobre 2014

CASTORS (la cité des Castors)

En 1952 la famille (avec deux enfants de 4 et 2 ans) emménage dans une maison toute neuve à l'Alouette, un quartier de Pessac, dans un lotissement de 150 pavillons au bout de la commune ; après c'est la forêt de pins.
Ce lotissement, la cité des Castors, a une particularité : des jeunes hommes de milieux modestes, sans économies (on sort de la guerre lorsque le projet est lancé en 1948) l'ont réalisé eux-mêmes, chacun participant à la construction de la maison des autres : 3000 heures de travail du soir et du week-end pendant deux ans. A l'époque un loi permettait ce type de financement, loi  dans le cadre de laquelle le mouvement Castor a pu réaliser un peu partout en France des lotissements ainsi financés par "l'apport travail".

Pour les jeunes gens qui se sont lancés dans cette aventure et pour nous les enfants, la Cité des Castors de Pessac est une saga, un véritable mythe. Un prêtre ouvrier est à l'origine du projet, l'abbé Damoran, aumônier de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) ; constatant le problème que représentait l'impossibilité de se loger pour des jeunes couples modestes chargés de famille, il l'attaque de front : puisque vous ne pouvez ni louer de logement convenable ni en acheter, vous allez  les construire vous-mêmes.

La vie aux Castors n'avait rien à voir avec ce que l'on connaît dans un lotissement ordinaire ; ici la solidarité, l'entraide, faisaient partie intégrante du projet ; les Castors, leurs enfants ont vécu une expérience humaine extraordinaire.
Cette expérience est racontée dans un livre écrit par Daniel Bancon, un des acteurs principaux de l'opération ; elle a fait l'objet d'un mémoire de Maîtrise d'histoire, présenté par une petite-fille de Castors ; elle constituait une part importante d'un ouvrage consacré par un sociologue suisse, Albert Meister, à ce type d'opération.



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