La ministre de la culture, Fleur Pellerin, fait ces jours-ci le buzz : elle a déclaré ne pas avoir le temps de lire.
Les parents des collégiens sont toujours désolés ; leurs rejetons ne lisent pas. Il y a des gens qui ne lisent pas un livre par an. Pourtant il faudrait lire : pour se cultiver, pour mieux connaître le monde, pour être quelqu'un de bien ?
Je me demande d'où vient cette injonction ; sans doute du fait que la France était un pays d'hommes de lettres ; ils voudraient que tout le monde leur ressemble.
J'ai aujourd'hui un gros doute sur l'effet de la lecture et de la culture littéraire sur les gens ; dans ses mémoires Jean François Revel témoigne que le fine fleur intellectuelle et culturelle de la France, c'est à dire l'élite entrée à Normale Sup, non seulement s'est vautrée comme un seul homme dans le communisme mais en plus avec un manque de distance incroyable, un suivisme intellectuel inimaginable, sans parler de l'agressivité imbécile et malhonnête exercée sur tout ce qui n'était pas dans la ligne du Parti. A quoi leur a servi de lire (de connaître en profondeur) les grands auteurs, les grands romanciers, les grands philosophes si à la première idéologie présentée comme scientifique, ils s'avèrent plus naïfs plus stupides que l'homme le moins éduqué ?
Il est clair que les gamins à titre utilitaire doivent lire pour pouvoir répondre aux questions qu'ils risquent se voir poser sur leur programme de lecture ; mais à part ça ? Je me demande de plus en plus souvent ce que je répondrais à un collégien qui me demanderait pourquoi il devrait lire des livres.
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