jeudi 9 octobre 2014

MONTAIGNE (Michel de Montaigne et moi)

Quand je réfléchis à ce que Montaigne représente pour moi, depuis que son nom est entré dans ma vie (en gros au Lycée en cours de Français), voilà ce que je trouve :

Montaigne, j'ai l'impression, m'a toujours été sympathique ;est-ce à cause de sa renommée ?  est-ce parce qu'il a été maire de Bordeaux ? est-ce que c'est parce qu'il est un des plus grands hommes de lettres et philosophes français ? Est-ce parce que nos maître nous disaient qu'il était immense ? Je ne pense pas que nous avons été séduits par ses idées et son style étant donné que même traduit en français moderne (j'y reviendrai) il était d'après moi assez hermétique. Je pense que ça allait de soi qu'il fallait admirer Montaigne et nous l'admirions....sans l'avoir lu.

Je pense que ce sont des commentaires sur Montaigne, de Conte Sponville notamment (une année, il a tenu une rubrique matinale sur Montaigne à France Inter pendant les vacances d'été) qui m'ont donné envie de le lire ; Conte disait que l'on appréciait Montaigne après 40 ans ; j'achète donc les Essais après avoir vu dans le Monde des Livres l'annonce de la sortie des Essais "en français moderne". Déception car de français moderne point ; u si peu : de temps en temps un mot qui n'existe plus est "traduit" entre parenthèses. Mais le texte est toujours aussi difficile pour un lecteur d'aujourd'hui ; on se lasse, on renonce.

Je décide alors de traduire en français d'aujourd'hui, tel qu'on le parle, les Essais (1300 pages format in-quarto). J'ai commencé par les chapitres les plus courts ; une page ; quel boulot ; comme souvent je suis vite découragé et j'arrête.

L'été dernier un professeur de philosophie, Antoine compagnon consacre une rubrique quotidienne à Montaigne,- sur France Inter toujours- qui a beaucoup de succès et fait l'objet d'un petit livre que j'achète ayant manqué les matinales à la radio.
Le livre est très intéressant ; on voit là toute la richesse et en l'espèce l'originalité de Montaigne pour son époque, mais je constate à nouveau qu'il est impossible de comprendre les Essais pour un citoyen ordinaire ; le constat est facile du fait que dans son livre Compagnon cite les passages originaux et les met en français actuel tout en les commentant ; on ne peut que constater que la version originale est incompréhensible.

Cette année, Philosophie Magasine  sort un numéro spécial sur Montaigne, thématique et très pédagogique. Je vois à l'intérieur une publicité pour une nouvelle édition des Essais, EN FRANÇAIS MODERNE ! Je le cherche à Bayonne ; je le trouve ; il est sous emballage plastique ; je me le fais déballer pour vérifier qu'il est vraiment en français moderne ; il l'est ; merci monsieur André Lanly.

Je n'ai plus qu'à le lire ; sans excuse cette fois. J'ai commencé. 

PS : il se trouve que retour du Périgord, ce printemps, nous nous sommes arrêtés visiter la tour de Montaigne ; il y a tellement longtemps que je voulais faire cette visite ; j'étais ému ; j'avais peur d'être déçu. Nous ne l'avons pas été ; il faisait beau, l'air était doux, le site est très beau, très émouvant.

Le 16 octobre 2014.
Je viens de lire le chapitre X des Essais : "Sur les livres" ; c'est peut-être le premier chapitre (en dehors des plus courts que je m'étais amusé à traduire) que j'arrive à lire jusqu'au bout ; enfin je vois Montaigne tel qu'en lui-même et je ne regrette pas ma lecture.


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