vendredi 19 septembre 2014

MOISSAC (ville du Tarn et Garonne)

Moissac est le lieu merveilleux de mon enfance. J'y ai appris à faire du vélo, à nager, à pécher ; c'est là que je suis tombé amoureux les premières fois ; j'y ai connu une liberté qu'on n'imaginerait pas aujourd'hui pour un gamin de douze ou treize ans ; jamais je n'aurais laissé faire à mes enfants ce que j'ai fait à Moissac.

Mes grands parents louaient à l'année un appartement de deux pièces, au deuxième étage d'une maison de briques rouges donnant sur le Tarn, à Moissac, lieu de naissance de mon grand-père. A l'époque mes parents n'avaient pas de voiture, on allait à Moissac en train (à vapeur) parfois seuls avec les grands-parents ; je me souviens de l'arrivée de la locomotive lorsqu'on allait attendre nos parents lorsqu'ils nous rejoignaient lorsque mon père était en congé.

Je me souviens de mes chasses au trésor dans la ville : je faisais toutes les rues systématiquement, à la recherche de boîtes d'allumettes (les petites boîtes étaient alors décorées de costumes régionaux et je les collectionnais) ou d'élastiques (de grands élastiques blonds qui servaient à tenir les chasselas et leur emballage décoratif dans les plateaux) ; j'ai aussi collectionné les emballages de chewing-gum Hollywood (avec mille emballages on pouvait gagner un tee shirt). Il ne m'en fallait pas plus pour être heureux.
Lorsque j'ai pu prendre le vélo de mon grand-père mon rayon d'action et ma vitesse de collecte ont été décuplés.

Il y a eu l'époque de la fabrication de planeurs avec le bois léger des cageots qu'on trouvait à tous les coins de rue dans cette région de producteurs de fruits.
J'ai été à la pèche à longueur de journées ; un temps j'ai eu un compagnon de pèche ; un été il n'était plus là, il s'était noyé dans un Tarn.

Petits, nous allions nous baigner dans le Tarn ; les hommes étaient à la pèche, ma mère et ma grand-mère nous emmenaient ; nous faisions huit cent mètres environ mais nous trouvions le trajet interminable ; nous marchions sur une petite route bordée d'immenses platanes ; aux deux tiers du parcours la route faisait une courbe et côté gauche il y avait un séchoir à tabac que nous appelions "la maison noire"; à la "maison noire" on savait qu'on n'était plus très loin.
Le soir quand on rentrait, on rencontrait parfois un troupeau de vaches qu'on ramenait à l'étable ; ma grand-mère avait peur des vaches, c'était drôle de la voir faire ; elle passait à toute vitesse, tête baissée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire