J'ai dû découvrir ce mot (vers mes 40 ans) dans un livret servant de support pour suivre la messe ; c'était le nom donné à un moment de la liturgie correspondant à une prière de souvenir, du genre "souvenons nous de la résurrection du Christ" ou quelque chose comme ça.
Le mot m' intriguait ; il me renvoyait évidemment au mot "amnésie". Faisant de l'étymologie sauvage, j'imaginais qu'il était constitué du "a" privatif et de "amnèse" qui devait signifier logiquement "oubli" ; c'était logique, cela signifiait : n'oublions pas, donc souvenons nous.
C'est bien ce que cela signifiait mais mon étymologie était fantaisiste ; en réalité "anamnèse" est fait des mots grecs "ana" (remontée) et "mnémè (souvenir). Le terme désigne l'opération par laquelle, selon Platon, nous faisons revenir à notre conscience des connaissances que notre âme a eues (en observant les Idées, dans le lieu céleste où selon lui elles existaient) avant qu'elle ne s'incarne dans notre corps. Il professait que nous détenions inconsciemment des savoirs, acquis dans un autre lieu et un autre temps par notre esprit, dont il s'agissait de se souvenir par l'acte de "réminiscence".
Le mot désigne en médecine l’enquête diagnostique qui reconstitue le passé de la maladie
en ayant recours à la mémoire du malade et aux indications données par l’entourage.
La méthode psychanalytique fait de l'anamnèse sa visée principale, un usage qui rappelle la théorie de Platon en ce sens qu'elle consiste à faire revenir à la mémoire des "souvenirs inconscients".
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