samedi 26 juillet 2014

SCOUTS DE FRANCE (quatre ans chez les louveteaux)

Nos parents nous avaient "mis" aux scouts, les louveteaux entre huit et douze ans ; c'était un mouvement catholique pour les jeunes. J'ai un très bon souvenir de mes années de louveteaux ; tous les jeudis après midi nous nous retrouvions, une grosse vingtaine de gamins, avec trois ou quatre "cheftaines" , des jeunes filles ou jeunes femmes qui nous occupaient à diverses activités : des jeux et promenades dans la nature, des loisirs créatifs etc.

Les scouts c'était la continuation de la vie chrétienne dans laquelle nous étions élevés. L'organisation dépendait étroitement de la paroisse ; nous avions un aumonier qui nous visitait de temps en temps ; il tenait une place importante le jour de notre Promesse, une cérémonie qui se tenait en présence de nos parents et qui marquait, après une période d'apprentissage et de probation, notre entrée dans la communauté des scouts par un engagement à une vie chrétienne.

Toute une mythologie, celle du Livre de la jungle de Rudiard Kipling, était associée à cette activité ; le scoutisme était censé nous occuper, nous instruire dans la morale chrétienne et nous dégourdir. Le livre de la jungle qui racontait comment un petit enfant (Mowgli)  perdu dans la forêt avait été élevé par des loups fournissait à travers les épreuses qu'il avait rencontrées et la façon dont les loups l'avaient préparé à se défendre, toute une éthique de l'apprentissage à l'autonomie et à la vie morale.
Nos cheftaines portaient le nom des personnages de l'histoire : la cheftaine principale qui avait autorité sur toute la meute (de louveteaux et de cheftaines) portait le nom d'Akela, la louve qui dirigeait la meute dans le roman ; les autres s'appelaient Bagheera (la panthère noire) et Kaa (le serpent).

Nous avions une tenue et nous aimions ça ; une chemise bleue pâle avec poches type commandant de bord, un pull et une culotte marine, un béret noir ; l'hiver nous avions une pellerine marine comme les policiers à vélo d'autrefois. Ce qu'on aimait c'était le foulard dont les couleurs, fond et bordure étaient propres à chaque meute. Le nôtre était gris-bleu pâle avec une bordure vert foncé. Nous portions divers insignes : sur le pull, à une épaule l'insigne de la région, pour nous le lion d'aquitaine jaune sur fond rouge; de l'autre côté, une tête de loud de la couleur de notre sizaine (noirs, blancs, gris et roux). Le foulard était enroulé et porté autour du cou avec un noeud en haut et un petit noeud en bas ; la première chose qu'on apprenait à faire c'était le noeud. Le béret portait un écusson marquant notre appartenance aux louveteaux, une tête de loup rouge sur fond bleu je crois ; notre progression dans l'enseignement était marquée par une puis deux étoiles sur le béret de part et d'autre de l'écusson. Les étoiles représentaient les yeux ouverts sur le monde que nous découvrions.
La meute était composée de quatre sizaines de louveteaux ; chaque sizaine était encadrée par un sizenier et par un second. Lorsque Akéla appelait la meute nous nous mettions en rang rapidement, le sizenier rameutant ses gars, fier d'être le premier à aligner sa sizaine ; lui en tête, le second fermant la ligne. Je crois que le sizenier avait un signe distinctif, une barrette jaune mais je ne me souviens pas où on la portait.
Je me souviens aussi de salut scout : nous portions notre main au niveau de notre épaule, l'index et le majeur faisant un "v", les autres doigts repliés.

Mine de rien nous étions initiés au management ; les sizeniers étaient choisis en raison de leur leadership ; les seconds étaient des sizeniers en formation ; les cheftaines équilibraient les équipes en personnalités et en talents car elles étaient le moyen d'une émulation permanente ; il fallait qu'elles soeint équilibrées.

J'ai été second puis sizenier des "noirs", première expérience de commandement ; à dix ans, c formateur.

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